Pour commencer, savez-vous ce qu’est la charge mentale ? Pourtant vous avez dû en entendre parler, il y a quelques mois les articles et dessins expliquant ce concept fleurissaient sur les réseaux sociaux. Vous êtes probablement un de ces individus qui pense sans cesse, qui subit une charge mentale non-stop, sans même vous en rendre compte. La charge mentale se définit par le fait de penser à tout, tout le temps, pour assurer le bon fonctionnement du foyer: la « charge mentale » pèse plus lourd pour les femmes que pour leur conjoint. Ce serait la cause de leur mauvaise humeur.
La charge mentale, qu’est ce que c’est ?
La charge mentale est un terme des années 80,il s’agit du « travail constant et incontournable de gestion, d’organisation et de planification de la bonne marche de la maison et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun ».
Concrètement, ce travail consiste à planifier à l’avance les activités de la semaine, les sorties, les courses, les repas, la préparation des affaires, les machines,… Et le plus souvent ces pensées incombent aux femmes. Qui de plus en plus ont également une vie professionnelle, et doivent affronter plusieurs journées de travail en une. Ces pensées parfois envahissantes demandent une vigilance permanente.
Ce travail implicite est complètement invisible et prend énormément de temps et d’énergie psychique. La charge mentale est invisible, mais elle occupe sans cesse notre cerveau. Cette to-do-list à rallonge pèse à la maison, mais ne disparaît pas une fois la porte du bureau franchie. Bien au contraire, une fois arrivé sur le lieu de travail, de nouvelles tâches s’y ajoutent.
Au risque, parfois, d’avoir l’impression d’être débordé(e). Cela créé une sur-sollicitation cognitive, c’est-à-dire un trop-plein de pensées qui nous encombrent et ralentissent notre cerveau.
Comment se traduit-elle sur le lieu de travail ?
La charge mentale, ce n’est pas tant le fait d’accomplir les tâches que le fait d’y penser, de les avoir toujours en tête. Et cette to-do-list mentale existe aussi dans le milieu professionnel.
La charge mentale englobe l’ensemble des opérations mentales effectuées par un travailleur lors de son activité professionnelle, efforts de concentration, de compréhension, d’adaptation, d’attention et de minutie, accomplissements de tâches de traitement d’informations, mais aussi pressions psychologiques liées aux exigences de rapidité, délai, qualité d’exécution, à l’obéissance aux ordres de la hiérarchie et à la gestion des relations avec les collègues et les tiers, génèrent une contrainte psychique de charge mentale : celle-ci est cumulative tout au long de la vie professionnelle.
Au niveau professionnel, la charge mentale est beaucoup plus difficile à définir que la pénibilité physique et moins prise en compte par les entreprises. Les postes ont évolué, le travail s’est complexifié, densifié, et tout le monde ne réussit pas à suivre le rythme. Chaque jour, après une longue journée de labeur, vous rentrez chez vous exténué. Et chaque nuit, le travail vient s’immiscer dans vos rêves.
De la restauration rapide aux réseaux sociaux, en passant par les livraisons express ou les programmes à la demande, nous vivons dans un monde régit par l’instantanéité. Smartphones et ordinateurs surpuissants, outils robotisés : les technologies à haute performance font partie de notre quotidien, parfois dès le berceau, nous obligeant à être toujours plus connectés. Avec un corollaire, la quête du « toujours plus ». Plus de buzz, plus d’amis sur Facebook, plus de « likes » sur Instagram, plus d’efficience professionnelle, plus de production, plus vite, mieux, avec des horaires toujours plus flexibles.
On comprend ainsi pourquoi émergent des problématiques liées à la charge mentale au travail…
Comment gérer sa charge mentale au travail ?
De multiples facteurs interviennent dans la notion de charge mentale : de très nombreux aspects psychologiques, sociologiques et organisationnels qui ont conduit à de nombreuses approches managériales différentes. Voici quelques facteurs aggravant la charge mentale.
- Les contraintes de temps et la quantité et la complexité de travail font clairement partie de la charge mentale
- La présence d’interactions avec d’autres personnes au travail, à l’intérieur de l’entreprise chefs, pairs ou subordonnés, ou à l’extérieur, clients, fournisseurs, prestataires…
- Les conflits au travail amplifient la charge mentale.
- Il existe également des exigences émotionnelles fréquentes dans les métiers relationnels (commerciaux, médico-sociaux, enseignement…) qui peuvent générer de vives tensions (amabilité forcée, compréhension factice…).
- Les violences internes (abus d’autorité, harcèlements moral,…) et externes au travail (agressions verbales ou physiques des tiers à l’entreprise).
- Les mauvaises ambiances physiques de travail (sonores, thermiques, lumineuses, ergonomiques…) ou organisationnelles (travail de nuit, isolé, les jours fériés, heures supplémentaires,…).On ne peut pas faire totalement disparaître la charge mentale, car elle n’est pas quantifiable ni mesurable, chaque individu ayant des caractéristiques différentes et chaque poste ayant des responsabilités bien particulières. Toutefois, il est possible de l’atténuer grâce à certaines méthodes de travail :
- Le soutien social au travail, l’aide et la reconnaissance de la part des supérieurs ou des collègues, diminuent la charge mentale : compte tenu des capacités intellectuelles de l’individu et de l’organisation mise en place dans l’entreprise (technique, administrative), sa motivation agit directement sur le poids de la charge mentale qu’il ressent en mobilisant au mieux ces capacités psychiques.
- Le plaisir ressenti de faire une tache utile et/ou gratifiante sur un plan intellectuel, le sentiment d’accomplissement et de progression individuelle dans un travail adapté à ses capacités et à sa personnalité, le sentiment d’efficacité personnelle et d’estime de soi, diminuent sensiblement la charge mentale.
- Réduire le stress et l’épuisement professionnel (burn-out), faire des entretiens réguliers entre managers et collaborateurs. Le dialogue est fondamental pour évaluer les conditions de travail et le ressenti de chacun. Il faut oser dire que l’on est pas capable de tout faire seul, il est important de pouvoir déléguer et de ne pas se sentir coupable pour cela.
- Créer des to-do list écrites, s’imposer des dead-lines raisonnables et atteignables, et prendre le temps de faire une pause. C’est prouvé, on ne peut pas être 100% efficace 8h par jour. Prendre quelques minutes pour s’aérer permet de mieux repartir !
De la surcharge mentale au burn-out il n’y a qu’un pas. Ainsi, pour le bien-être des salariés, et afin d’éviter les éventuels RPS, il faut pouvoir créer une atmosphère de travail productive et sereine. Il est donc nécessaire de faire diverses adaptations.