Le lien entre travail et bonheur est un des grands sujets professionnels depuis la démocratisation des ressources humaines. De nombreuses études confirment bien que des collaborateurs heureux vont impacter positivement le rendement et la productivité d’une entreprise. Il est donc dans l’intérêt de celle-ci de mettre en place des mesures pour obtenir une Qualité de Vie au Travail la plus optimale possible. Cependant, l’inverse est-elle une réalité ? Si le bonheur permet un meilleur travail, le travail nous rend-il plus heureux ?
Bonheur(s) ?
Bien qu’il existe une définition formelle, le bonheur est aussi une question de représentations multiples. On peut les synthétiser en 4 axes représentant différentes facettes et moyens d’obtenir cet état physique et psychique :
- le partage, la convivialité : partager des tranches de vies et des moments avec des êtres qui vous sont chers comme la famille et les amis rend heureux. On est ici dans le cadre d’un bonheur collectif, où le bonheur individuel de chacun se nourrit de la présence des autres et de leur propre bonheur.
- la tranquillité, la sérénité : l’absence de soucis, problèmes et questionnements profonds contribue à notre bonheur. Une stabilité qu’elle soit affective, matérielle, spirituelle ou financière va nous permettre d’avancer et d’être mieux dans notre esprit et notre corps. La santé ou son état négatif pour nous ou nos proches étant par exemple source de perturbations.
- la liberté : avoir peu ou pas de contrainte (ou du moins l’impression de ne pas en avoir) est évidemment l’un des piliers du bonheur. Les différentes obligations de la vie d’adulte peuvent nous éloigner de ce fort sentiment de liberté.
- une volonté personnelle : l’optimisme et le fait de relativiser vont nous permettre d’atteindre le bonheur en le saisissant là où il demeure. Et le bonheur est partout ! Même dans les petites choses, les petits gestes, les petits plaisirs quotidiens ! Attacher de l’importance à de petits détails qui n’en valent pas la peine est un moyen de saboter notre propre bonheur.
Oui, le travail contribue au bonheur !
Selon une étude d’OpinionWay pour Microsoft France réalisée en fin 2020, 72% des travailleurs français reconnaissent que leur travail a contribué à leur bonheur. Mieux encore, 91% pensent que le bonheur personnel et le bonheur professionnel sont corrélés, et que les deux éléments se nourrissent de l’autre ! Quels sont alors les éléments expliquant l’impact positif du travail sur le bonheur ? Nous pouvons déterminer les 4 principaux facteurs :
L’aspect financier
Il semble être le facteur le plus important. En effet, le travail nous permet tout simplement d’accéder à cette fameuse stabilité financière qui nous permet de subvenir à nos besoins primaires. De plus, nous pouvons par la suite développer notre vie privée grâce à ce revenu, et être ainsi libérés de cette préoccupation ! Il nous fournit tout simplement le moyen de bâtir notre vie comme nous le souhaitons. Il est une grande source de soulagement et de sérénité.
Le lien social qui en découle
Il nous permet d’une part de côtoyer au quotidien d’autres homo sapiens et de créer des liens et rapports avec eux. D’autre part, de définir notre place dans la société et de s’en sentir accepté. De trouver une utilité, un sens à ce que l’on fait selon la place que nous occupons et de trouver notre épanouissement.
Le temps libre mieux apprécier
On peut penser à nos activités annexes, nos vacances, etc. Cela va créer une excellente balance dans nos vies, entre travail et repos, activité professionnelle et activité personnelle. L’un sans l’autre, ou trop favoriser l’un sur l’autre va malheureusement faire tendre notre courbe de bonheur vers zéro sur le long terme.
L’épanouissement personnel
Enfin, le travail contribue à notre bonheur car il aide à se réaliser et se dépasser. Il permet aussi d’apprendre continuellement du savoir-faire et du savoir-être et de s’épanouir pleinement. Il renforce notre confiance en soi et notre estime de soi par la réalisation d’objectifs avec succès. Nous nous sentons valorisés et importants. Le travail affirme ainsi nos capacités et les dévoile au grand jour, là où nous pensions que c’était impossible.
Quels sont les obstacles de ce bonheur par le travail ?
Il existe bien évidemment des obstacles pour atteindre le bonheur par le travail. Certaines conditions nécessaires doivent être établies, sans lesquelles il peut même nuire au bonheur. Basculer vers une perception du travail nuisible est très facile et même très rapide.
Ne pas aimer son travail
Un des premiers obstacles est le suivant : aimez-vous votre travail ? Aimer son travail va considérablement impacter le bonheur qu’il vous procure. Faire un métier que vous aimez, qui est important pour vous et que vous avez choisi va contribuer à votre bonheur. L’inverse est par nature un obstacle conséquent à cela.
Ne pas s’entendre avec ses collègues
Nous parlons de lien social avec vos collègues tout à l’heure. Qu’en est-il si les relations avec les autres sont mauvaises ou inexistantes ? L’expérience de travail va devenir désagréable et devenir un poids mental. L’un de ses fameux soucis ou problèmes qui risque de grandir jour après jour si la situation ne change pas. Et cela va directement se faire ressentir en dehors de la sphère professionnelle.
Un mauvais cadre de travail
Le cadre de travail est également primordial, et c’est là que l’accueil a aussi un rôle prépondérant à jouer. On en revient à la QVT. L’aménagement des locaux et des espaces de travail, les différents services proposés aux collaborateurs, tous ses éléments que l’on retrouve au quotidien se doivent de faciliter le travail de l’individu actif. L’absence ou la mauvaise qualité du cadre de travail va jouer en défaveur du bonheur recherché.
Une source de stress
Le contenu du travail et des relations de travail est également source de problèmes et de dangers. On pense au stress, par exemple lorsqu’il y a une inadéquation entre l’objectif donné et les moyens pour le réaliser. Il existerait un “bon” et un “mauvais” stress. Celui-ci se place très rapidement dans la seconde catégorie car les conséquences sont néfastes (problème de santé, productivité diminuée, journées perdues). Surtout que ce stress ne s’efface pas une fois la porte du bureau franchie.
Se sentir oppressé
Les rapports avec la hiérarchie peuvent également devenir des obstacles au bonheur. Un patron oppressant, impitoyable et toxique ne va évidemment pas inciter les salariés à se rendre en courant sur leur lieu de travail avec la hâte de commencer ; au contraire. On touche du doigt ici la question de la valorisation par le supérieur hiérarchique. La reconnaissance de notre travail est conditionnelle à notre bonheur. Une confiance brisée va mener à l’isolement et la rupture d’un lien social.
Une surchage de travail
Pour finir, même si tous ces éléments sont au vert, une surcharge de travail constitue un obstacle au bonheur. Pourquoi ? Outre les risques de santé et de burn-out de plus en plus fréquents, la collision entre sphère privée et professionnelle est inévitable. Le professionnel va ainsi prendre le pas sur le privé. Avec tous les moyens de communication, mails, téléphones, etc, il est très difficile de réellement se déconnecter et de pouvoir profiter en toute sérénité de ses moments personnels. Il faut que le travail reste à sa “place”.
Pour conclure
En conclusion, nous pouvons affirmer que le travail contribue au bonheur car il procure de nombreuses sensations, interactions, liens et sentiments bénéfiques à notre organisme et contribuant à cet état de bonheur. Il existe malgré tout des obstacles et des conditions nécessaires pour atteindre ce bonheur. C’est sur ces points qu’il faut être très attentif. On voit ici l’importance de la QVT et son impact sur le bonheur personnel en dehors du lieu de travail. Soyez heureux au travail, il vous le rendra par mille ! Des soucis et des problèmes vous minent ? Profitez de l’espace professionnel pour vous remettre d’aplomb !